Geoffroy DIDIER

Diplômé des Beaux-Arts de Tourcoing en 2021, Geoffroy Didier développe une démarche d’investigation des territoires dans lesquels il travaille et dont il dit  » parcourir les interstices (terrains vagues, ruines, chantiers), afin d’en prélever les spécificités vernaculaires et dresser une topographie, un portrait des lieux « .
Pierre Henrion, historien de l’art et professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Liège.

Originaire d’un milieu rural, Geoffroy Didier amorce sa démarche artistique en métropole Lilloise, plus particulièrement à Roubaix, ancien berceau de l’industrie textile, où il résidera et travaillera plusieurs années. Ce déplacement géographique vers un environnement urbain soulève chez lui un « choc paysager » qui le conduit à se questionner sur le territoire qui l’entoure, comment celui-ci se construit et se déconstruit, les dynamiques qui le caractérisent, son histoire et patrimoine, etc.
Véritable ville en mouvement, à la fois animée de chantiers et jonchée de terrains vagues et friches industrielles, Roubaix fait figure de véritable laboratoire de la fabrique de la ville. C’est dans cet ancien haut-lieu de l’industrie textile qu’à travers sa démarche artistique, Geoffroy Didier se réapproprie le paysage qui l’entoure, dans ses formes, ses architectures ou encore ses matériaux.
A la manière d’un artiste-archéologue Geoffroy Didier arpente les interstices urbains et autres lieux délaissés du regard, fouille la surface de leurs sols, glane, collecte, et inventorie ce qu’il y perçoit comme les traces éloquentes de leur histoire. Dans sa pratique, Geoffroy Didier entend questionner la fabrique de la ville et plus largement la transformation du paysage urbain. Friches, terrains vagues, chantiers et ruines sont pour lui des espaces du possible, des lieux de plasticité, et les témoins sensibles de la manière dont un territoire se mue et se transforme.
Tantôt glanés, tantôt reproduits et transformés, Geoffroy Didier se joue d’éléments réels comme d’éléments de fiction.
Au travers de cette exploration plastique des espaces périurbains, il est question pour lui de développer une meilleure compréhension de son territoire et ainsi proposer au spectateur de nouveaux récits, aussi poétiques soient-ils, du paysage qui l’entoure.
« Dans un territoire où l’habitant n’a qu’une influence minime sur l’aménagement de son environnement, cette démarche de prélèvement en revient à une manière de se réapproprier l’espace qui nous entoure, de façon presque émancipatrice. »