Loup Sarion

De manière générale, l’attention de Loup Sarion se dirige vers des produits de consommation, des copies de copies, et une culture lo-fi (de basse qualité), dont il aime précisément la pauvreté et les étranges pouvoirs d’ensorcellement de masse (…) De ces flux de désirs, de marchandises, et d’images – mélange instable de pulsions scopiques, sexuelles ou orales –, il parvint à détourner les logiques racoleuses, au profit d’une certaine valeur de jouissance. De sorte que si Loup met le off et les surfaces en première ligne, c’est pour mieux dialoguer avec cette pulsion de réel qu’il attrape au détour d’une conversation ou d’une anecdote personnelle. Sweating (you smell like I smell) : Transpiration (tu sens comme je sens). Toujours dans l’action, le verbe suggestif, la scène se teinte d’une présence charnelle, érotique, sexuelle, comme une effusion de fluide, à l’image de ses nombreuses cascades, fontaines, et autres verres imprimés de manière subreptice sur les supports. Le caractère brut et froid de l’installation rencontre alors la poésie latente du réel. Bousculant les petits récits du quotidien, Loup en tire un lyrisme aux accents de punchline : Geysers and waterfalls (booze-up) ou (nervous breakdown) activent leurs propres fictions narratives et nous entrainent dans un érotisme fluide, coulant, suintant.

Marion Zilio, Loup Sarion, un maniérisme brut, Branded #11, juillet 2015

U sleeping on me, 2015, sac de gym, ciment, 70 x 90 x 25 cm

U sleeping on me, 2015, sac de gym, ciment, 70 x 90 x 25 cm