Edgar Tom Owino Stockton

Face à l’abandon, face à l’hostilité, le poète Abdellatif Laâbi écrit dans son poème Grève de la faim : « la seule arme qui nous reste / c’est ce souffle irrépressible / en nous ».

Le travail d’Edgar Tom Owino Stockton s’ancre dans une volonté d’analyse et de mise à jour des résistances infrapolitiques qui s’érigent face à l’hostilité des États-nations envers ceux et celles qui sont nommé·e·s « autres ». Son objectif est de participer depuis l’espace artistique à l’émergence d’une praxis éthique de la considération et de l’accueil à travers une étude casuistique et critique de l’hospitalité.

Son travail actuel s’attache à l’imagination d’une esthétique politique dite « allocubiculaire » notamment dans le cadre d’un projet de longue durée intitulé : Considérant l’abandon des travailleurs et travailleuses des mers – Une casuistique de l’hospitalité ou les arts ménagers comme structure de résistance. Ce projet procède à un examen casuistique de l’hospitalité derridienne à travers un ensemble connecté de propositions artistiques situées. Celles-ci prennent comme point de départ le cas des marins abandonnés et sont menées selon une méthodologie subversive issue de la déterritorialisation des « home economics » (sciences de l’hospitalité).

Né en 1992 à Kampala, Edgar Tom Owino Stockton est un artiste britannique et suisse résidant et travaillant en France. En parallèle d’études en histoire de l’art et en philosophie à l’Université Grenoble Alpes (2010-2015), s’achevant par la rédaction d’un mémoire consacré au travail de Laurie Anderson, il a étudié à l’École Supérieure d’Art et Design Grenoble-Valence (2013-2017) où il a obtenu un DNAP puis un DNSEP. En 2019 il est reçu à la première place de l’agrégation d’arts plastiques.

Edgar Tom Owino Stockton, Canto XXXIII, 2024