Gabrielle Lerch


Ma pratique artistique mêle sculptures, vidéos et photographies dans des installations qui interrogent les rapports de force entre genres et entre espèces.

Corps animal et humain sont omniprésents dans mon travail, souvent hybrides, fragmentés, érotisés. Mes pièces matérialisent des questionnements sur des problématiques contemporaines : l’image et le rôle des femmes dans les médias et au regard de l’Histoire, le rapport qu’entretient l’être humain au corps et au monde animal.

Je collectionne des vidéos de cnidaires (méduses, coraux, anémones de mer) qui m’intéressent pour leur forme et ce qu’elle évoque : une image à la fois érotique et monstrueuse. Je les associe à des figures féminines mythiques (comme Médusa, les Sirènes ou encore Lilith). Je vais régulièrement filmer des cnidaires dans des aquariums et j’utilise ces vidéos pour créer des êtres hybrides en les projetant sur des modèles humains, notamment sur mon corps. Ces chimères rappellent les représentations du corps -terrien comme extraterrestre- dans les histoires et les films de science-fiction ou d’épouvante.

L’esthétique de la douleur m’interpelle : de la violence pornographique à la vision dérangeante d’un être hybride. Je m’intéresse à la gestuelle imposée au corps de la femme dans les films X ainsi qu’à la manière dont ces derniers sont réalisés. Le visage d’une femme en gros plan dans un film pornographique s’apparente à une extase. L’image devient presque abstraite, mystique.

Le corps est langage et les êtres que je crée s’expriment à travers lui.