Céline Prestavoine
Le projet pour la résidence à R.A.V.I. à Liège est un temps de production de plusieurs surfaces au sol.
Ces surfaces seront réalisées de tissus taffetas d’acétate changeants et pourront être appelées anamorphoses colorées. Il nous faudra arpenter pour voir.
L’enjeu de la résidence est aussi de chercher une nouvelle technique manuelle de coupe propre à ces matières.
Ce travail a été engagé en 2003 et s’est poursuivi en 2014 avec des pans de couleur fait de pigments et de polyester.
« Le travail de Céline Prestavoine est doué d’une approche littérale de la surface/matière et d’une préoccupation aux couleurs. Elle s’en passionne, s’y intéresse. Ce qu’elles peuvent être, comment elle les voit ou les pense. »*
Partant de problématiques de peinture, cette approche s’est renouvelée par différents matériaux qu’ils soient utilisés ou façonnés.
A mesure que les années passent les propositions se diversifient. Alors que l’on regarde, l’oeil a parfois des difficultés à saisir ce qu’il perçoit. Parce que les couleurs se modifient avec le déplacement, parce qu’elles ne se modifient plus, parce que nous ne savons pas identifier une matière. De même est-ce fait ou déplacé de contexte ? Cette confusion ou ces analogies que nous sommes amenés à faire lui semble constructif et moteur car elles mettent en évidence le parcours du regard qui analyse, sent une matière. C’est justement ce rapport relationnel instable et réactif, sujet au doute, entre le spectateur et le travail qui en font sa particularité, imbriquant la relation mot/couleur avec l’appréhension physique d’une matière qui se comporte dans l’espace (son tombant, sa finesse). Il nous faut alors nommer ce que nous voyons pour le comprendre, faire le tour physiquement de ce que nous voyons pour le saisir.
»Nous demanderait-elle de se rapprocher de la surface/matière pour en avoir le coeur net ? Et de ne plus très bien savoir, oublier la question, être ravi de la finesse visuelle (peinte) qu’elle a obtenue. » *
* ces extraits sont tirés du catalogue R.14, écrit par P.T., édité en novembre 2014
Avril 2016